Décision du Bureau : 15.COM 2.BUR 3.6

Le Bureau,

  1. Rappelant l’article 23 de la Convention ainsi que le chapitre I.4 des Directives opérationnelles relatifs à l’admissibilité et aux critères des demandes d’assistance internationale,
  2. Ayant examiné le document LHE/20/15.COM 2.BUR/3 ainsi que la demande d’assistance internationale n  01634 présentée par l’Uruguay,
  3. Prend note que l’Uruguay a demandé une assistance internationale pour le projet intitulé Le bandonéon : le son du tango :

Mis en œuvre par la Fondation Cienarte en coopération avec la Commission Interministérielle de Soutien au Tango et au Candombe, ce projet de trente mois a pour objectif de sauvegarder le son traditionnel du tango produit par le bandonéon, son instrument emblématique. Le bandonéon est essentiel au tango (inscrit sur la Liste représentative de la Convention de 2003 en 2009 dans le cadre d’une nomination binationale entre l’Argentine et l’Uruguay) et est désormais considéré comme l’un des signes fondamentaux de l’identité de la région du Rio de la Plata. Aujourd’hui, cependant, il reste très peu de bandonéonistes, qui sont pour la plupart âgés de plus de soixante ans, et seuls trois luthiers accordent et entretiennent encore des bandonéons en Uruguay. Pour remédier à cette situation, ce projet a établi les objectifs suivants : créer un inventaire des bandonéons, des joueurs et des luthiers ; créer une école de bandonéon décentralisée offrant des cours gratuits aux jeunes dans quatre régions du pays ; mettre au point une méthode d’enseignement du bandonéon actualisée ; générer des opportunités de formation en lutherie pour les jeunes ; sensibiliser les écoles primaires à l’instrument ; et réaliser une évaluation du bandonéon et des joueurs. Une fête du bandonéon sera également instaurée. Ainsi, le peuple uruguayen prendra davantage conscience de l’importance de cet instrument en tant que patrimoine vivant. Les connaissances relatives au bandonéon seront transmises aux nouvelles générations de musiciens et la formation de luthiers capables de restaurer, d’accorder et de fabriquer de nouveaux instruments permettra de remédier au manque de bandonéons. Enfin, la valeur des bandonéonistes en tant que porteurs et interprètes de cette tradition essentielle au patrimoine vivant sera socialement reconnue.

  1. Prend note en outre que cette assistance concerne l’appui à un projet mis en œuvre au niveau national, conformément à l’article 20 (c), de la Convention, et qu’elle prend la forme d’octroi d’un don, conformément à l’article 21 (g), de la Convention ;
  2. Prend également note que l’Uruguay a demandé une allocation d’un montant de 99 764 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour la mise en œuvre de ce projet ;
  3. Décide que, d’après les informations fournies dans le dossier n  01634, la demande satisfait aux critères d’octroi de l’assistance internationale énoncés aux paragraphes 10 et 12 des Directives opérationnelles comme suit :
Critère A.1 : Lors de la préparation du projet, les préoccupations et les aspirations des différentes communautés et parties prenantes quant à la sauvegarde du bandonéon ont été prises en compte. Les institutions des secteurs public et privé, les gouvernements locaux, les syndicats, les musiciens et les auteurs, les associations civiles et les institutions représentant la société civile en rapport avec le bandonéon, ainsi que les communautés de tango, ont été impliquées. En outre, le projet adopte une approche ouverte puisque la Fondation Cienarte mettra à disposition sur sa page web un espace dédié au projet, ce qui signifie que toute personne concernée par le bandonéon et le tango pourra y contribuer. En outre, la parité sera assurée en veillant à ce que les femmes représentent au moins 50 pour cent des participants au projet ainsi qu’en soulignant le rôle des femmes dans l’histoire du tango. Enfin, les danseurs de tango, les artistes indépendants et les communautés de tango soutiennent cette demande.

Critère A.2 : Le budget est présenté de manière claire, complète et détaillée. Le montant global demandé par l’État partie semble suffisant pour couvrir toutes les activités proposées et peut donc être considéré comme approprié. Toutefois, les liens entre la description et le budget de certaines activités auraient pu être plus détaillés, notamment l’« École décentralisée de bandonéon » et la « Promotion du bandonéon dans les écoles et développement de la méthode d’enseignement ».

Critère A.3 : Les activités proposées sont cohérentes et bien planifiées en matière d’objectifs et de résultats attendus du projet. L’une des forces du projet réside dans le fait qu’il implique autant les joueurs que les luthiers et qu’il réunit différentes générations. En outre, l’approche paritaire rend le projet encore plus intéressant. Dans l’ensemble, la séquence des activités proposées est logique et semble réalisable pendant la durée du projet.

Critère A.4 : Le projet prévoit des activités de sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine vivant qui peuvent perdurer après le projet. Elles consistent notamment à créer une méthode d’enseignement actualisée et ouverte au public (libre de droits). En même temps, le projet vise à développer les possibilités de formation en lutherie pour les nouvelles générations et à inscrire le bandonéon au régime national des biens culturels protégés, une mesure durable pour sa sauvegarde. En outre, le plan visant à encourager la coopération entre le secteur culturel et les secteurs de l’éducation et du travail est prometteur pour la durabilité de ce projet.

Critère A.5 : L’État demandeur contribuera à hauteur de 27 pour cent et les autres partenaires à hauteur de 18 pour cent du budget global du projet pour lequel l’assistance internationale est demandée. Le Fonds du patrimoine culturel immatériel prendra donc en charge 56 pour cent du budget global.

Critère A.6 : Le projet est principalement axé sur le renforcement des capacités des communautés pour consolider la viabilité du bandonéon et du tango en Uruguay et pour transmettre les connaissances et les pratiques aux générations futures. La création de nouvelles méthodes d’enseignement libres de droits développera les possibilités de reproduire cette méthodologie de renforcement des capacités.

Critère A.7 : L’Uruguay a reçu une assistance internationale d’un montant de 186 875 dollars des États-Unis du Fonds du patrimoine culturel immatériel pour le projet « Documentation, promotion et diffusion des « appels de tambours » du candombe, qui expriment l’identité des quartiers de Sur, de Palermo et de Cordón, dans la ville de Montevideo », qui s’est achevé en août 2015.

Paragraphe 10(a) : Le projet implique des institutions nationales telles que les Ministères de l’éducation et de la culture, des Affaires étrangères et du tourisme, la Commission pour le patrimoine culturel national et les gouvernements locaux. Elle comprend également des syndicats de musiciens et d’auteurs comme l’Association générale des musiciens d’Uruguay et l’Association uruguayenne des artistes-interprètes, ainsi que des associations civiles comme la Fédération uruguayenne de tango, Joventango, Avalancha Tanguera.

Paragraphe 10(b) : Le projet est principalement axé sur la transmission par l’enseignement, ce qui devrait avoir un effet multiplicateur - tant géographiquement au sein du pays qu’à travers les générations. Il est également souhaité que la nouvelle visibilité acquise autour du projet permette de promouvoir plus facilement la pratique du bandonéon et la sauvegarde du tango.

  1. Approuve la demande d’assistance internationale de l’Uruguay pour le projet intitulé Le bandonéon : le son du tango et accorde la somme de 99 764 dollars des États-Unis à l’État partie à cette fin ;
  2. Demande au Secrétariat de se mettre d’accord avec l’État partie demandeur sur les détails techniques de l’assistance, en accordant une attention particulière à ce que le plan de travail et le budget des activités que le Fonds du patrimoine culturel immatériel devra couvrir, soient suffisamment détaillés et spécifiques pour justifier les dépenses ;
  3. Invite l’État partie à utiliser le formulaire ICH-04-Rapport pour rendre compte de l’utilisation de l'assistance internationale accordée.

Top